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Extension de Roissy : un projet qui avance « à marche forcée »
10 Oct, 2025

Hier soir, jeudi 9 octobre, citoyen·nes et associations se sont montré·es nombreux·ses et déterminé·es lors de la réunion de bilan de la concertation publique volontaire, organisé par Aéroports de Paris (ADP) pour son projet d’extension de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Le groupe ADP vise une croissance de +19 % de trafic en 2050, soit une moyenne de 344 vols supplémentaires par jour, ce qui augmenterait d’une part, les gaz à effet de serre et d’autre part, les nuisances sonores pour les riverain·es. Les associations font le constat que la concertation publique, plutôt que de permettre un véritable débat, a permis à ADP de communiquer de manière exagérément positive sur le projet.

À l’appel du réseau Rester sur Terre, de l’ADVOCNAR (Association de défense des riverain·es des aéroports de Roissy et du Bourget) et de Non au terminal 4, plus de 70 personnes se sont rendues, hier soir, à la réunion de bilan de la concertation pour protester contre le projet d’extension de l’aéroport de Roissy. Le projet d’extension pour 2050 vise une augmentation continue du trafic aérien, menaçant la lutte contre le dérèglement climatique et dégradant la qualité de vie des populations aux alentours, déjà lourdement impactées par les nuisances de l’aéroport.

Les citoyen·nes et les membres de nombreuses associations locales ont interrompu la réunion avec des slogans, brandissant des pancartes « ADP nous enfume », « Concertation : beaucoup de bruit pour rien ! ». « Le rapport (1) des garantes de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) est alarmant : il montre que les préoccupations légitimes exprimées lors de la concertation n’ont pas été entendues », précise Françoise Brochot, présidente de l’ADVOCNAR. Elle reprend : « Nous craignons qu’ADP ne s’entête dans ce projet d’un autre temps, alors qu’il faudrait planifier et organiser la réduction du trafic aérien. »

Le plus gros aéroport de France a de nombreux impacts néfastes qui ne feraient qu’augmenter avec la croissance du trafic envisagée : les nuisances sonores (2) et la pollution de l’air (3) posent un problème de santé publique majeur, tandis que les émissions de gaz à effet de serre du trafic aérien ne sont pas prêtes de diminuer, faute de solution de décarbonation crédible à court ou moyen terme (4). Selon Charlène Fleury, coordinatrice du réseau Rester sur Terre, « Cette réunion était à l’image de la concertation, une opération de communication pour ADP afin de vendre son projet. Le groupe présente l’extension comme « verte » en annonçant des réductions d’émissions non sourcées, se basant sur des solution technologiques qui ne sont pas matures à l’échelle industrielle comme les SAF (« Sustainable Aviation Fuel », des carburants d’aviation soi-disant « durables »).

Une pétition (5) rassemblant plus de 20.000 signataires a été lancée pour permettre de structurer la mobilisation sur le long terme et de faire face aux prochaines phases du projet.

Contact presse : Charlène Fleury – charlene[at]stay-grounded.org


Sources :

  1. Rapport des garantes de la CNDP : https://www.debatpublic.fr/plan-directeur-2050-de-laeroport-paris-charles-de-gaulle-5687
  2. Etude Débats (octobre 2020) : http://debats-avions.ifsttar.fr/rapport.php
  3. Bilan AirParif 2019  : https://www.airparif.fr/sites/default/files/pdf/Bilan2019.pdf
  4. Fiches greenwashing : https://rester-sur-terre.org/greenwashing/
  5. Pétition Greenvoice : https://agir.greenvoice.fr/petitions/l-aeroport-de-roissy-cdg-est-deja-bien-assez-grand