Le gouvernement français a soumis à consultation un projet de décret destiné à supprimer l’obligation de débat public pour les grands projets industriels de plus de 600 millions d’euros. Bien que la « Création ou extension d’infrastructures de pistes d’aérodromes » ne soit pas concernée, Rester sur Terre s’oppose catégoriquement à cette exemption qui va sortir du champ du débat public les mégaprojets d’usines de carburants d’aviation dits durables. Les citoyens doivent pouvoir débattre du déploiement massif d’usines censées décarboner le transport aérien, mais qui se fera aux dépens d’autres secteurs qui ont besoin des mêmes ressources limitées, biomasse et électricité renouvelable. Et ce sont les premiers concernés qui doivent établir les priorités entre besoins essentiels de l’ensemble de la population et besoins non essentiels d’une minorité.
Voici la contribution de Rester sur terre (Stay Grounded) :
Rester sur terre (Stay Grounded) s’oppose catégoriquement à l’exemption de débat public des grands projets industriels.
Alors que la France se lance dans un plan massif d’équipement en usines de carburants d’aviation dits durables, il est indispensable de débattre de l’utilité publique de ce déploiement. Pour donner une idée de son ampleur, le projet E-CHO de Lacq, un investissement de 2 milliards d’euros, ne prévoit d’assurer qu’1 % de la consommation française actuelle de carburants d’aviation et 0,5 % de la consommation projetée pour 2050. Il faudrait donc couvrir la France de 200 complexes industriels de ce type (ou basés sur d’autres procédés) pour permettre au secteur aérien de poursuivre sa croissance, aux dépens d’autres secteurs qui ont besoin des mêmes ressources limitées, biomasse et électricité renouvelable, et aux dépens des riverains des usines.
Pourquoi les citoyens doivent-ils pouvoir débattre de ces projets ? Parce que leur démesure risque de nous empêcher d’atteindre d’autres objectifs comme la sécurité alimentaire, la décarbonation des besoins quotidiens essentiels ou la préservation de la biodiversité, sans pour autant avoir de garantie que ces carburants réduisent effectivement les émissions de gaz à effet de serre du transport aérien. Les citoyens ne peuvent être mis à l’écart d’un choix de priorité entre une activité utilisée aux 2/3 pour des besoins non essentiels (tourisme, loisirs) par une minorité aisée qui voyage beaucoup, et les besoins essentiels de l’ensemble de la population.
Signer la pétition cotre le projet d’usine de biocarburants de Lacq
Projet de décret
Article R121-2 du code de l’environnement concerné
Site de la consultation