Politiques de décroissance

Il y a pas mal de manières de faire baisser le trafic aérien. Mais aucune mesure ne peut à elle seule résoudre tous les problèmes, c’est pourquoi un ensemble de mesures différentes est nécessaire. Vous trouverez ici les propositions du réseau Stay Grounded.

Taxe grands vovageurs aériens (TGVA)

Aujourd’hui, que vous preniez l’avion pour rendre visite à votre famille que vous n’avez pas vue depuis des lustres ou que vous le preniez pour la dixième fois de l’année pour vous rendre dans votre troisième résidence secondaire sur la côte – vous payez une taxe identique.
Avec une taxe grands voyageurs aériens, seuls les riches qui prennent souvent l’avion seraient mis à contribution, sans pénaliser la majorité (72 % de la population ne serait pas affectée).
Et son adoption devrait permettre de multiplier par six les recettes fiscales du transport aérien, qui sont nécessaires pour combler l’important déficit de financement de la transition écologique en Europe et dans le Sud géopolitique.

Halte aux jets privés

Les vols en jet privé atteignent des niveaux records. Alors que beaucoup d’entre nous ont du mal à se nourrir et à joindre les deux bouts, la flotte mondiale de jets privés a plus que doublé en vingt ans.

Les jets privés ne sont actuellement pas réglementés en tant que tels et largement exclus des législations censées lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Le scandale ne s’arrête pas aux jets privés : les vols d’affaires, les programmes de fidélisation, sans oublier les « vols à la con », posent également problème. La moitié des émissions de l’aviation est générée par seulement 1 % de la population mondiale.

Mettons un terme aux vols excessifs en :

  1. interdisant les jets privés
  2. mettant fin aux miles
  3. taxant les grands voyageurs.
credits: Heñói
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Plafonnement du trafic aéroportuaire

Se contenter d’augmenter le prix des billets ne permet pas de réduire suffisamment le trafic aérien ni la pollution associée, car les riches peuvent toujours payer pour continuer à prendre l’avion et échapper à leur responsabilité. Il faut également limiter les vols. Les restrictions sont un élément normal de la vie quotidienne que nous acceptons pour notre sécurité collective : limites de vitesse sur les routes, limites d’alcool pour les conducteurs, etc. Dans le même ordre d’idées, le moyen le plus efficace de réduire le trafic aérien est de plafonner le nombre de vols.

Nous publierons régulièrement des informations sur ce type de mesures. Nous pouvons apprendre beaucoup du « cas » de l’aéroport de Schipol, qui montre que le plafonnement des vols pour des raisons environnementales est déjà une réalité et qu’il est possible de le faire. Lire notre article « Plafonner le trafic aéroportuaire : une analyse de la campagne à l’aéroport de Schiphol ».

Rapport « Faire décroître le transport aérien »

Prendre l’avion est le moyen le plus efficace de griller la planète. Comment alors réduire le transport aérien et son impact climatique de façon équitable ? Bien qu’il soit évident aux yeux des militants climat et de la société civile que la « croissance verte » du transport aérien est une illusion et le restera, des mesures claires conduisant à une réduction efficace des impacts environnementaux et sociaux négatifs du trafic aérien ont pourtant fait défaut jusqu’à maintenant.

En juillet 2019, lors de la conférence « Décroissance du transport aérien » à Barcelone, plus de 150 participants, experts et/ou issus de la société civile, ont débattu de ces différentes mesures. Les conclusions de la conférence et les discussions ultérieures ont conduit à la publication du rapport « Faire décroître le transport aérien ». Il a vocation à encourager les actions militantes et les politiques visant à réduire l’impact climatique du transport aérien d’une manière équitable.

credits: Heñói
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Interdiction de la publicité pour le secteur aérien

La publicité joue un rôle majeur dans la croissance de la demande pour l’aérien. À l’heure où il faudrait réduire le trafic aérien, mettre fin à l’extension des aéroports et assurer une transition juste aux salarié.e.s, la publicité continue de promouvoir la croissance d’un secteur qui n’a aucun plan crédible pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Il y a des pubs pour l’avion partout, dans nos rues, sur les réseaux sociaux et les compagnies aériennes sponsorisent nos clubs sportifs et nos institutions culturelles. La publicité banalise les voyages en avion en leur donnant une apparence glamour qui masque leur véritable impact climatique. Cela retarde le changement de paradigme nécessaire dans notre manière de voyager.

Mettons fin à la publicité des compagnies aériennes ! Consultez nos guides sur comment subvertir la pub et sur la manière de déposer plainte auprès des institutions de régulation de la publicité.

Interdiction des vols de nuit

Les décollages et les atterrissages de nuit constituent une nuisance démesurée dont les conséquences sont particulièrement néfastes pour la santé des personnes vivant à proximité des aéroports. Ils sont inutiles et évitables. Les exceptions absolues, telles que les urgences médicales, ne font pas obstacle à l’interdiction des vols de nuit dans les aéroports. Les vols de nuit dans les aéroports doivent être immédiatement arrêtés. Les dommages causés à la santé et au climat sont disproportionnés par rapport à toute nécessité présumée de décollages et d’atterrissages de nuit.

Les membres de Stay Grounded organisent en septembre de chaque année depuis 2024 une Journée internationale pour l’interdiction des vols de nuit dans les aéroports.

credits: Heñói